Stéphan Riegel
je te rapproche
c’est ton visage d’écarter
la distance
la fenêtre lumière toute
d’un coup en entier le cadre du jour au rebord
comme c’est pour s’y appuyer
***
les castings sont une chance même si même si pas pour moi
le bilan humain s’alourdit
mon personnage échappe à ça
mon art fait face
aux nuits sonores
aux résistances administratives
pélican des préfectures
la terre politique est mesquiquine
la vraie n’y peut rien
elle tremble
elle tremble comme ton manteau aux pattes de l’hiver
elle tremble
sous le temps médiatique
le bilan s’alourdit toujours
ce n’est pas exactement d’heure en heure toujours
la différence ressemble tous
il n’y a pas que l’amour
***
maintenant le soir
aplatit tout
c’est jusqu’aux flaques
je coupe le rêve de ta poire
en deux
c’est aussi dérisoire
que tous les autres jeux
autant que toi
c’est blanc
comme une chair qui répare
qui répare quoi ? demande la voix
autant que toi
besoin de nous, sinon
comment saurai-je le savoir
***
défeuiller une à une pour les tomber les illusions
depuis l’écorce et dans cette plongée jusqu’au cœur
le jugulement des sèves
puis revenir en surface de l’écorce
porter alors tout ce paysage
et
tout ce qu’il engage de consentement
ne pas oublier que viendront d’autres et beaucoup d’aveuglements
***
regard au jardin
comme on retourne au retour
comme on retourne un peu toujours
la nuée brutale des fleurs qui
partout
bigarrure et azimut
partout
couleurs parfums collisions
verbes et refrains
saccades et bourdons
le printemps de l’été comme une coulée de lave